jeudi 9 décembre 2010

Origole 2010

Samedi dernier se tenait l'un des plus beaux trail des Yvelines. L'Origole, pour sa dernière édition, promettait d'être mythique. Habituellement royaume de la boue, tout le monde s'attends à courir le premier trail blanc Francilien ! Ce fut quasiment le cas...

Pour ceux qui ne suive pas, l'Origole, c'est normalement 3 boucles, avec départ/arrivé au gymnase du Perray En Yvelines, un départ à 23H (22H l'année dernière, reculé d'une heure après négociation avec l'ONF), 75Km pour 2000 D+, de la boue à ne plus savoir qu'en faire, et un taux d'abandon énorme. Bon, pour les petits joueurs, l'Origole, c'est aussi simplement la première boucle, pour 28Km et 650 D+. J'avoue, l'idée, plus que fugitive, m'a traversée l'esprit. Et si, cette année, je m'alignais sur le grand, le vrai, pour la dernière ? Mais non, calmos, les Templiers ne sont pas si loin, et les séances de qualité depuis cette course se comptent sur les doigts d'une main... Tant pis, je n'aurais donc jamais la chance de la tenter...

Mais pas de regrets... Car souvenons-nous, il y a un an. L'Origole, c'était mon premier vrai trail. Pour vous rafraîchir la mémoire, c'est ICI. Depuis, je dois dire que j'ai fait quelques kilomètres, avalé quelques bosses, rencontré quelques fous et relevez quelques défis... Pris quelques tôles aussi... Bref, je ferrais un post sur cette riche année 2010 bientôt, et je reviendrais sur tout ça... Place à la course !

Milieu de matinée

L'objectif de cette édition est donc de kiffer tout en faisant mieux que l'année dernière. Je table avant le départ sur un 3H30/3H45 qui me semble atteignable. Après avoir regarder la neige tomber toute la matinée, je prépare tranquillement mes affaires. Je suis vraiment zen, l'objectif dans un coin de la tête, mais franchement détendu. Les affaires sont vites pliées, je partirais bien couvert, avec les bâtons. L'organisation les conseilleras  d'ailleurs sur les boucles 1 et 3. On part chez Adri et Célia, où l'on est invité à l'apero. Bon, j'ai prévenu que je ne ferrais qu'un coucou et qu'il ne fallait rien prévoir pour moi... Je m'accorde un petit coca avec mon triste plat de pâtes (non non, j'ai pas touché au saucisson !!!), puis finalise le sac dans la cuisine pendant que l'apero bat son plein à coté. Poche à eau remplie avec de l'Hydrixir, un thé bien chaud pour patienter sur place, et me voilà parti à 21H. Le trajet se passe sans aucun souci, et je récupère mon dossard  à 21H45 après avoir signé la décharge sur la liste du matériel obligatoire.
Le fourmillement du gymnase et tous les gentils bénévoles ! Merci ! :)

Je m'installe dans un coin, et commence à sortir tout mon bor***, équipement... Il fait chaud, très chaud. Je me change, mais reste en t-shirt sans manches. Pour la course, ce sera Trabuco, collant long, technic sans manches + technic manches longues + polaire, gants, bonnet et le tour du cou "made by Solen".

Dédicasse DIY (Do It Yourself) :
Vous n'avez pas votre buff Kikourou ? Vous sortez quand il fait froid ? Vous avez déjà mal à la gorge ? Pas de panique ! Prenez un t-shirt technic que vous mettez jamais. Et ne me dites pas "j'en ai pas", je ne vous croyerais pas ! Pour ma part, j'ai pris celui du Paris-Versailles moche et épais (2009 ? Celui avec l'écriture verte). Avec votre paire de ciseaux, coupez une bande de 40 cm dans le bas du t-shirt.
Plus qu'à l'enfiler comme un t-shirt, faire un huit et le repasser : deux couches protégeront désormais votre petite gorge fragile !
Merci qui ? Merci Solen ! Et la semaine prochaine, Cours Toujours vous présentera en exclusivité mondiale le "porte dossard", toujours made by Solen !
C'est tout con, mais c'est tout bon !

22H45, le débriefing commence, puis tous les traileurs se retrouvent sur la place de la mairie. Un joyeux bordel, comme d'habitude. Il fait froid, mais le gymnase était tellement chauffé que ça fait presque du bien.


En attendant le départ, et si je jouais avec l'appareil photo ??? :)

Le décompte au mégaphone et la troupe part. La route scintille, c'est chouette mais pas rassurant car ça glisse pas mal. Je prends un petit rythme, je vais essayer de ne pas réitérer les erreurs de l'année dernière... Deux kilomètres sur route, tranquille. Pas mal de traileurs enlèvent une couche, c'est qu'il ne fait pas si froid que ça. Moi, je garde tout, on verra plus tard. Je préfère avoir un peu trop chaud qu'un peu froid. Lorsqu'on entre dans la forêt, je me félicite de mon choix : l'humidité renforce la sensation de froid. D'ailleurs, n'ayant pas de fourreau pour mon tuyau de poche à eau, je redoutais le gel. Pour pallier à ça, j'ai à chaque fois glissé le tuyaux sous la polaire. Avec ça, deux petites gorgées d'eau tempérée voir tiède, par contre, la troisième gorgée, vallait mieux pas la boire, elle était glacée.

Le "prologue" : 2 kilomètres sur route

Nous passons entres les étangs de St Hubert et de Pourras, tous deux gelés. La luminosité est très bonne, le ciel dans les tons rouges, roses. Le sol est quant à lui moins boueux que l'année dernière, la neige n'a pas fondu, et les températures ont eu le mérite de durcir la couche de boue, ce qui donne une sorte de sable pas désagréable. Cela me permettra de garder les pieds au sec plus longtemps que l'année dernière !


Jusqu'au kilomètre 6, ce sont des lignes droites roulantes et assez larges qui s’enchaînent. Les bâtons sont toujours bien accrochés sur le sac, je ne les sortirais qu'à l'approche des premières difficultés, c'est-à-dire vers le kilomètre 7. Une première grande descente, je prends donc le temps de m'arrêter pour décrocher les bâtons, les régler et bien les serrer. Je sens qu'ils vont servir, pas envie qu'un brin ne rentre lors d'un appui un peu brutal. Je reconnais quelques portions, notamment le début du premier enchaînement de montées descentes. Je me fais plaisir, même si le rythme reste tranquille. Je ne force pas en descente, et en monter, je me contente de marcher, en poussant bien sur les bâtons quand même... Les montées-descentes s'enchaînent et permettent de voir les coureurs devant et derrière, c'est assez sympa. Le terrain est gras, mais assez praticable dans l'ensemble.


On ne voit pas grand chose, je sais...

Ce premier enchaînement passe vraiment bien pour moi, je me sens assez confiant. J'essaie de boire régulièrement, et je crois y parvenir. Je reviendrais là-dessus. J'essaye de manger aussi, mais les barres que j'ai fait ne sont pas bonnes, et les barres isostars que j'ai en rab sont gelées. Pas le top tout ça... On arrive dans une grande descente, pas grand monde devant, j'allonge un peu, mais c'est très glissant. En face, un grand prés tout blanc. Le contraste de la neige, la forêt, c'est superbe, on se croirait vraiment en montagne ! Mais bon, faut regarder où on mets ses pieds hein, pas trop le temps de rêvasser... Presque 14 kilomètres, on coupe une route. Tiens, mais je connais là ! On est aux Mesnuls, à 200 mètres de chez Laurent, rencontré à Bourges... Pfeuu, il a pas voulu m'accompagner, quel petit joueur... ;) Arrive la descente vers le château. Alors que j'ai le souvenir d'une descente "tout droit" et boueuse, là, on suit les traces dans la neige, ça tourne, un coup à droite, un coup à gauche... L'année dernière, j'étais à ce moment avec la première féminine, et j'avais commencé à souffrir très rapidement derrière. Cette année, j'entends pas parler de première féminine, et je suis beaucoup mieux ! Ouf, voilà qui est plus conforme au tableau de marche... On prends ensuite une petite route, en faux plat montant. La plupart des gens marchent dessus, sauf un traileur juste devant moi. Comme je me sens bien, je lui emboîte la foulée. Ca passe bien, et on double du monde, c'est bon pour le moral comme dirait l'autre. 

La deuxième série de difficultés se rapprochent à grand pas. Je suis toujours bien, et on recommence ce petit jeu des montées-descentes. Je me lâche dans les descentes, un peu trop d'ailleurs... 3 minutes après que le traileur devant moi ai finit une descente sur les fesses, ma jambe droite se dérobe au moins où j'allais poser le bâton au sol. Je me retrouve par terre, mais je remets debout dans le mouvement et continue comme si de rien n'était. Le genou droit a tappé, mais rien de grave, la petite douleur ne persistera pas plus de 10 minutes. 

Ca monte droit devant !

Deuxième enchaînement, plutôt boueux

Ce deuxième enchaînement passe encore très bien. Et dire que j'étais complètement à l'arrêt l'année dernière. Ca me fait vraiment plaisir. Mais bon, tout n'est pas rose. En effet, je commence à avoir des sensations que je n'avais plus eu récemment... Plus envie de boire, ni manger, le bide ballonné... Et merde, ça faisait longtemps... J'essaye de mettre ça de coté, mais ça va monter doucement à partir de là. Plus de sensations, même si je continue de bien courir... Les kilomètres 20 et 21 seront très durs, grosses douleurs et crampes d'estomac. Je sers les dents, j'ai fait le plus dur et j'ai encore des jambes pour tourner à moins de 6'30/kilo, mais dans la tête ça devient dur. Clair que ce ne seront pas les deux meilleurs kilomètres... Finalement, après une ultime crampe, tout se calme petit à petit. Mais bon, c'est maintenant les jambes qui aimeraient se coucher, et il reste quelques kilomètres à parcourir. Niveau objectif, je sais que je suis encore dans la fourchette, ça m'aide à tenir et à appréhender ce qui arrivera après la course. Je serre les dents, et je continue. Petit regain de forme quand je reviens sur deux traileurs. On se suit dans les monotraces, on parle pas sauf pour signaler un danger quelconque, mais ça suffit à me regonfler un peu. Ici, plus trop de neige, mais de la bonne boue. D'ailleurs, une flaque énorme de boue liquide barre le chemin, trop longue pour sauter, sur un chemin trop étroit pour l'éviter. Il faudra bien mettre le pied dedans. Spalchhhhhhhhhh, la chaussure disparaît, puis réapparaît dans un nouveau coloris ! Haaaaaaa, c'est ça l'Origole ! Le passage de maracage a été supprimé par l'organisation à cause des conditions climatiques, mais on aura quand même eu notre quota de boue ! :)

Arrive le moment tant redouté, la sortie de la forêt. Plus que 2 kilomètres, mais pas les plus facile, à travers champs, sur le chemin verglacé et à la merci du vent ! A partir de là, plus un regard au chrono, je sais que je serais plus proche des 3H45 que des 3H30, et que si je m'écroule, je passerais même au dessus de 3H45. Pas dramatique en sois, mais tenir l'objectif aurait été une belle récompense après cette ballade ! Pas grand chose à dire sur cette portion, à part que je double tout en me faisant doubler. Pas mal de monde, mais tout le monde semble souffrir du vent. Les têtes sont rentrées entres les épaules, et très peu de mots sont échangés. Nous entrons enfin dans la ville, et je rejoins un traileur. On commence à discuter, à moins de 500m du gymnase. Lui repart pour la deuxième, puis la troisième. Il finira l'Origole en 10H43... Bravo, ça laisse rêveur... Je franchis la porte du gymnase juste derrière lui, en 3H40min21, 66ème/140 arrivants. Content ! (tous les résultats)

Content mais fatigué. Mais surtout content ! :)

Un coup de file à Solen pour lui dire que tout va (à peu prés) bien, puis direction la douche. Je profite du gymnase pour repartir tout propre, c'est quand même plus agréable... Comme prévu, je suis malade. Le trajet du retour me paraît long, très très long... Je suis fatigué, fait très attention car soupçonne la route d'être glissante par endroit, bref, pas le pied.

Et voilà, l'Origole, c'est fini... Dommage, c'était vraiment une course spéciale, que j'aurais vraiment aimé tenter dans son vrai format... Néanmoins, l'organisateur nous a promis de revenir, pas l'année prochaine (le calendrier trail des Yvelines est tout vide pour 2011...) mais en 2012, pour du "grand"... Alors, c'est sur, c'est pas pour demain, mais je vais suivre ça de près, car quelque soit cette "grande" première, j'espère bien y être...

Un petit coucou à ma chérie qui me laisse, avec le sourire, aller me balader le weekend alors que je ne suis pas là de la semaine, à Célia et Adri pour avoir zappé leur apéro (en plus, ça avait l'air bon ;) et aux autres invités : ce fut court, mais ce fut un plaisir ;), et aux copains de Bourges pour leur constance dans la sortie hebdo "Tour du lac d'Auron" ! :)

dimanche 28 novembre 2010

Retour sur terre

Après ce bon weekend passé sur les terres Aveyronnaises, j'ai passé une semaine de récupération avec coupure complète. Les jambes allaient bien, contrairement à après un marathon. Non, là, la fatigue était plus profonde, plus générale. Fatigué tous les après-midi et tous les soirs, mais sans ressentir vraiment de courbatures. J'ai repris un petit footing avec Solen le dimanche suivant, où tout c'est bien passé. Ensuite une petite semaine de reprise en douceur, et le retour à l'entraînement.
Je tourne actuellement à 3-4 séances par semaine, mais sans pression. Décembre sera le mois de la course "aux sensations". Pas d'entraînements club à cause d'une formation longue (très longue...), mais quelques sorties (entre 8 et 15Km) sur les alentours de Bourges, avec des collègues. Ça permets de recharger les batteries, et de ne pas se prendre la tête en cas de pluie, ou simplement de non motivation...

Je recommencerais l'entrainement "structuré" en janvier, pour me plonger dans le premier objectif de 2011, à savoir l'Eco Trail de Paris version 80Km. A force de sous entendus bien lourd et d'excès de motivation, j'ai réussit à traîner dans mes filets Anne, Philippe et Manu, qui l'ont tous trois bouclés l'année dernière.

D'ici là une bone balade m'attends samedi prochain, avec mon retour au Perry en Yvelines, pour la première boucle de l'Origole.
J'avoue que m'essayer au 75 bornes m'a traversé l'esprit... Mais bon, comme vous le savez, je suis raisonnable... ^^ Trop proche des Templiers... Bref, j'irais le coeur léger, avec pour seule ambition de faire mieux que l'année derrière (4H02), ce qui devrait être à ma porté : mieux entraîné, terrain connu, plus d'expérience... Bref, on verra bien, mais j'y vais pour jouer dans la boue et pour passer une soirée à la belle étoile ! Dommage, Gaël ne sera pas là cette année.

Sinon, trois petits focus sur des séances d’entraînements plaisir : 
11/11/2010 : J'ai accompagné Piero pour son retour à la compétition ! Le FUNGANA KENYA CROSS à Versailles ! Un peu plus de 10Km autours de la pièce d'eau des Suisses, sous la pluie ! Après un premier kilomètre trop rapide, on calme le jeu, mais le mal est fait. Il faudra un bon tour à Piero pour s'en remettre. Le but de toute façon, était de participer, et partager cette petite course ensemble ! Au final, on ratera l'objectif de peu : on n'a même pas réussit à finir derniers !!!

14/11/10 : Une bonne grosse sortie VTT avec Toto dans sa Seine et Marne boueuse ! On peut dire que j'en ai chier, mais lui tient la forme par contre ! 37,5Km à patiner dans la boue, sous la flotte, le tout en à peu près 3H ! Je n'avais plus de cuisses en rentrant, ni de freins arrières d'ailleurs pour écourter la ballade !!! Ballade rythmée entre autres par un passage sous l'autoroute mais au dessus d'un torrent (oui oui, en même temps... Très impressionnant, il faut le voir pour le croire), un franchissement de guet, ou encore un monotrace "ornières" avec torrent à gauche et barbelé "100% Tétanos" à droite. Bref, les chemins FFC seine et marnais valent le détour !

21/11/10 : Mon premier "Off2Ouf" avec des Kikoureurs ! Au programme de cette matinée (l'aube dirons certains !), une reconnaissance de la boucle 2 de l'Origole, en direction des Vaux de Cernay. Le reveil à 5H30 fait mal, c'est clair. Surtout que la pluie est présente ! J'arrive à 6H50 au parking du gymnase, et file dire bonjour et me présenter aux kikoureurs présents, avant de me changer. La bonne ambiance règne, même si la pluie en a refroidi quelques un ! Le départ à la frontale est donné, et nous sommes une bonne dizaine à partir dans la campagne. "On part ensemble, on arrive ensemble, on binouze ensemble", tel est la devise de ce Off. On attends donc régulièrement les derniers. Les étangs de Cernay arrivent, et la pluie redouble. On traverse des zones assez marécageuses, mais nous rentrerons tous avec nos chaussures (ce qui n'a apparemment pas été toujours le cas...). J'ai longuement hésité à prendre les bâtons, je suis finalement parti avec. Grand bien m'en pris, car j'aurais fini plus d'une fois sur le cul sans eux ! Au final, une bonne sortie de prépa pour le weekend prochain, et 27Km bouclé en 3H44 pour environ 550-600 D+.

Le mois de novembre touche à sa fin, le froid a fait son apparition, ainsi que la neige. Les Templiers sont derrières moi. Je ne pense plus à ERA 3 fois par jours, c'est un grand pas de fait !!! :) J'ai bien repris, sans prise de tête, avec des collègues en formation.


Je conclurais ce petit post en félicitant tous les marathoniens du club présent à La Rochelle ce weekend. Ils ont bravé la pluie, et ont obtenu de très bon résultat. Marc claque un super temps pour un premier, tout comme Aurèl (ouf, j'ai encore de l'avance... mouais... 2 minutes...) avec son lapin rose, ou encore Anne qui bats son record (je crois) alors qu'elle voulait le faire en mode promenade, juste pour récupérer les huîtres et le coupe-vent ! Bravo à vous tous, vous avez assurés !

jeudi 28 octobre 2010

Les Templiers - 2ème partie

[Retrouvez toutes les mises à jour sur mon nouveau blog court-toujours.com : CR, tests entraînements... 




Dimanche 25 Octobre 2010 :
Il est 5H45, nous sommes garés sur un parking proche du départ. Tout le monde fini de se préparer sous la bruine qui tombe. Heureusement, la température est bonne. Je n'ai rien changé à mon équipement par rapport à ce que j'avais prévu. Nous partons rapidement en direction du sas de départ.
Philippe, Jean-Pierre, Laurent, Daniel, Elisabeth, Pascal, Manu, Guillaume et moi

Une petite photo de groupe, puis nous entrons dans le sas. Certains décident d'avancer pour ne pas rester engluer. Avec Philippe, nous décidons de rester à notre place. Un peu la flemme de remonter le sas par l'extérieur et d'enjamber la barrière... Finalement, nous aurions peut être du... Après le discours habituel et les interviews des favoris, le départ est imminent. Je suis impatient, et excité. Hâte de partir à l'assaut des Causses... Les premières notes d'ERA retentissent, les fumigènes sont allumés... Hop hop hop !


L'ouvreur à vélo

Nous voilà parti ! Enfin ! Je perd très rapidement de vue Philippe. Je passe devant Anne, mais elle ne me voit pas. Il faut dire que qu'avec ce flot de frontales, c'est assez difficile de reconnaître les coureurs. Après quelques centaines de mètres, la route que l'on emprunte commence à monter doucement. En passant en voiture la veille, j'avais dit que je commencerais à marcher dès cette montée ! Finalement, non, tout le monde court ici, moi aussi, il faut pas déconner non plus !!! Je me retourne à plusieurs reprises, pour essayer de voir le monde derrière. On prends rapidement de la hauteur, sur cette route qui nous offre un beau panorama sur les lumières de Millau.
Le ballet des lucioles dans cette première montée

Rapidement, nous quittons la route pour un chemin assez large, et un premier coup de cul où tout le monde marche. Nous débouchons ensuite sur un replat, où je recommence à trottiner. Dans l'ensemble, je me fais plutôt doubler, mais, je joue à fond la carte de la prudence. Mon but est d'arriver, pas de claquer une pendule ! Je me retourne fréquemment, notamment sur ce replat où nous faisons un grand virage : le chemin est lumineux, c'est vraiment beau. Les kilomètres s'égrainent tranquillement, même si je ne discute pour le moment avec personne. Je suis dans ma bulle, à la découverte d'un nouveau monde. Je profite, je regarde partout (mais principalement mes pieds...), j'essaye de m’imprégner de cette ambiance particulière, entre calme et excitation. Nous commençons à redescendre, toujours sur un chemin plutôt large. Nous croisons les pompiers qui remontent le flot des trailers en quad. Moins de 5 kilomètres de courses et déjà un problème pour un traileur, couverture de survie sur les épaules, à priori victime d'une chute... Nous débouchons ensuite sur une route qui va nous mener au village de Carbassas, synonyme de première difficulté. Déjà des gens debouts à cette heure là, ça fait carrément plaisir. En entrant dans le village, une superbe vision. Le causse noir se détache sur le ciel. Il est barré d'un trait de lumière diffus : les premiers traileurs  sont déjà dans la montée et leurs frontales dessinent le chemin à suivre. C'est vraiment impressionnant à voir, et dire que nous allons monter tout là-haut...
La montée commence doucement et devient vite sévère. Il bruine toujours un peu, et nous sommes au ralentis.  Voir même parfois à l'arrêt, mais il faudra s'y habituer, ce n'est que la première fois et il y en aura d'autre. J'ai beau avoir mangé quasiment la moitié de mon gâteau ce matin, j'ai comme un p'tit creux... Alors, j'en profite pour manger un petit bout de barre. Pour le moment, je m'oblige à boire très régulièrement, et tout se passe bien. 
Ça monte, et ça bouchonne ! ;)


Il ne pleut plus quand j'arrive sur le plateau. Tout va bien dans le meilleur des mondes, même si j'ai le tendon d'achille gauche un peu raide, ainsi que les mollets. Bof, on verra bien, mais il n'y a pas de raison que ça n'aille pas ! Je commence à dérouler un peu la foulée sur le plat, tandis que le jour se lève. Des nuages, mais pas tant que ça, peut être aurons-nous la chance de passer à travers les gouttes ? Mon GPS merde, 2H de course et déjà batterie faible alors qu'il a passé la nuit branché... Ça m’énerve franchement sur le coup, mais j'oublis ce désagrément rapidement. Les pistes de pierres se transforment en pistes sablonneuses, très agréable pour courir. Rien de vraiment plat, du faux plat dans les deux sens en fait, mais bon, on peut courir dessus, c'est le principal. Tout va bien, les mollets se tiennent tranquilles. Le soleil se lève sur le plateau, les paysages sont vraiment beaux, c'est le pied...
Lever de soleil sur le Causse Noir

Le chemin se fait route, nous entamons 6 kilomètres de descente. Je discute pour la première fois de la journée, avec un traileur multiple finisher qui accompagne un ami pour sa première. L'ambiance est détendue,  nous prenons de l'avance sur son pote, il finit donc par ralentir pour l'attendre. Peu de temps après, nous empruntons notre premier monotrace ! Pas de bol, nous sommes encore très nombreux et ici aussi cela va bouchonner. Pas de stop complet dans la descente, mais un rythme lent et aucune possibilité de doubler. Dommage, la descente est plutôt bonne et on aurait tendance à vouloir dérouler... J'en profite pour regarder le paysage et prendre quelques photos...


Au pied de cette descente se trouve Peyreleau, lieu où se tient le premier ravitaillement !

Millau - Peyrelau : 3H10 (3H10) / 27Km (27Km) / 1956ème

Le ravitaillement se passe bien : je remplis ma poche (j'ai bu quasiment 1 litre), bois un verre de coca et mange une pâte de fruit. Je décroche mes bâtons, et me voilà prêt à repartir en même pas 5 minutes. Je quitte le ravito, un peu étonné de n'avoir vu aucun potes de la RUMBA. Sur le coup, je me dis que j'ai du mal comprendre et qu'ils n'avaient pas prévu de venir à celui-là. J'ai déjà reçu et échangé plusieurs sms, surtout dans la première montée, pour prévenir Solen que tout allait bien. J'en recevrais toute la journée, sans pouvoir forcément les lire immédiatement. N'empêche, je n'ai jamais trouvé aussi agréable ce bipbip m'indiquant un message reçu... Mais bon, revenons-en à la course... Nous suivons une piste en sous bois, plutôt plate et roulante. J'évite de m'enflammer, parce que je sais que la deuxième difficulté est proche. La piste se rétrécie, et c'est de nouveau sur un monotrace que la pente s'élève. Le paysage est très beau, mais le ciel, malheureusement, se charge petit à petit... Certains dans le peloton râle à cause des bouchons (nous sommes arrêtés à plusieurs reprises). Perso, ça m'agace un peu, mais j'en profite pour souffler, boire et manger. J'essaie de le prendre avec philosophie, de toute façon, en participant à un trail de 2800 participants avec 50% de monotraces, et étant situé dans le dernier tiers du peloton, c'est évident que ça va bouchonner... Certains ne le comprennent pas, et essayent de couper les virages pour gratter quelques petites secondes. Notamment deux traileurs que je recroiserais plusieurs fois et qui finiront derrière moi (petite victoire personnelle !). Sinon, il pleut de nouveau. De la bruine encore, donc, je décide de ne pas mettre le coupe-vent. Mais une fois cette montée franchie, la bruine se transforme en vraie pluie. Arrêt veste, et je repars. Il fait chaud là-dessous, beurk. Surtout que 5 minutes après, la pluie se calme (sans cesser) ! Nouvel arrêt, et rangement de la veste... Le chemin est large, plutôt roulant mais cassant. Je cours, mais j'ai un coup de moins bien, dans la tête surtout. Cela me parait interminable, je ne sais pas où j'en suis, il pleut, j'ai peur d'avoir perdu beaucoup de temps dans la montée et d'être limite à la barrière horaire de Saint André de Vézines. Le temps passe, pas vite. Peu de spectateurs, certains traileurs semblent déjà accuser le coup... J'ai hâte d'arriver au prochain ravito pour voir les copains, et repartir sur un nouveau tronçon ! Tiens, un premier puis un deuxième spectateur... Le ravito se rapproche, et c'est avec soulagement que j'entre dans St André !

Peyrelau-Saint André de Vézines : 2H03 (5H13) / 14,5Km (37,5Km) / 1853ème (-103)

Le ravitaillement est dans une école, et les élèves nous servent, c'est vraiment sympa. Et puis, ça change ! Pour moi, un ravito, c'est une rangée de table avec deux trois trucs dessus et voilà ! Ici, ça ressemble plus à une foire ! Des chaises, et un grand choix de nourriture. Une vraie kermesse ! Ça agit comme un déclic pour moi. Je cours mon premier ultra ! Je cours les Templiers ! Le moral remonte instantanément, et le sourire revient !
 Le joyeux bordel du ravito et le joyeux traileur !

Je me dirige rapidement vers une table, et je chope au passage un verre de coca. Je ne sais pas trop quoi manger, et là, illumination ! Des toutes petites tartines de St Môret... J'hésite, vu mon estomac habituellement récalcitrant. Et puis merde, quitte à être malade, autant me faire plaisir tant que je peux. Je m'assois donc pour déguster ce bon repas, puis je remplis ma poche à eau. Alors que je m'apprête à repartir, je sens une petite odeur de potage... Allé hop, merci madame, je prends un gobelet. Deux petits gorgées suffisent à me faire plaisir, point trop n'en faut, je jette le reste et repars. Anne m'a prévenu que je devrais avoir des suiveurs ici, mais je ne vois toujours personne. Bof, tant pis, même si la déception est là. Je cours pour moi, j'ai la patate, c'est ça le principal. Je repars donc (encore une fois, l'arrêt m'a semblé rapide, inférieur à 5 minutes) après avoir consulté le profil et la distance avant le prochain ravito. On quitte bien vite la route pour une large allée plate. J’enchaîne plutôt bien, enfin, je trottine tranquillement, en rattrapant doucement quelques traileurs, dont deux marathoniens qui courent là leur premier trail. Bon courage les gars, qui va piano va sano ! Une nouvelle fois, la piste se rétrécit rapidement. Je me retrouve derrière un Kikourou, la discussion s'engage. Je m'arrête bientôt pour prendre quelques photos. En effet, nous empruntons un superbe sentier en balcon, avec des paysages magnifiques.
 Avant d'entamer le sentier en balcon, à l'occasion d'un arrêt pipi !

Le début du super sentier en balcon, où l'on voit les traileurs débouler en sortant de Montméjean 

Je regardais pas mal mes pieds histoire de pas tomber, et j'ai vu un mec arrêté, en train de prendre une photo. Je lève la tête, et je me dis "ha ouais, ça vaut le coup". Je m'arrête, je prends une photo, et là, une traileuse me double tandis que je range l'appareil en repartant et me dit "ha ouais, ça valait le coup de s'arrêter" ! La discussion s'engage. Le sentier monte, et on commence à re-bouchonner. Pas de stop cette fois-ci, mais une montée à la queue-le-le (comment ça s'écrit ça ???). Je me retrouve derrière un traileur qui connait le coin, ces explications sont intéressantes, mais je finis par demander à passer, il se pousse sans se faire prier. La montée se passe rapidement, je n'en ai pas trop de souvenirs. On arrive de nouveau sur le plateau, je recommence à courir tranquillement. Là, la vue est encore une fois superbe. Millau est droit devant, mais encore bien loin. On peut même distinguer le viaduc, tout au fond, entre les Causses...
Si si, au fond, le viaduc ! On est sur le retour (environ 43ème kilo)

 En zoomant, on le distingue mieux... :)

Pas mal de ruines sur le plateau

 Un paquet de traileurs se transforment en photographes ici

J'ai vraiment aimé ce passage...

Aller, il faut repartir, on a une course à boucler quand même... Le ciel est couvert, mais il ne pleut plus, c'est déjà ça. On arrive dans une descente (Le Riou Sec ?), et là, énorme bouchon. Les bénévoles en haut ne savent pas ce qui se passe, l'un d'eux descendra d'ailleurs aux nouvelles. Encore une fois, je prends mon mal en patience, je bois, je mange, tout se passe bien, on discute un peu aussi... Finalement, deux portions très glissantes, mais le reste passe bien. La descente fini vraiment dans le lit d'un torrent à sec, avec tout ce qui faut de sable et de pierres. Je suis derrière un mec qui avance tranquillement, et je discute un peu avec mon suiveur. On débouche finalement au pied du village de La Roque Sainte Marguerite, ou un mini coup de cul nous attends avant de remonter sur la route. Content de pouvoir allonger la foulée, j'accélère doucement. Je me retourne, plus personne ne me suit... Bon, bah tant pis... La route monte, je suis vraiment content de pouvoir courir, donc, j'avoue que je me fais pas mal plaisir même si c'est très court. Beaucoup de monde à ce ravito, en plus, comme j'arrive seul et d'un bon pas, j'ai droit à beaucoup d'encouragements, je me prendrais presque pour un pro ! :) Je descends les escaliers à la volée (un spectateur se fendra d'un "mais il vole sur les marches celui-là" un brin moqueur :), puis c'est un chemin le long d'une rivière avant de remonter au ravito. Mais le plus plaisant ici, c'est la présence des copains de la RUMBA ! Marie Claire, Jean Luc, Laetitia, Hyacinthe et Odile (j'espère n'oublier personne, si c'est le cas, désolé...) ! 

St André de Vézines - La Roque Ste Marguerite : 2H06 (7H19) / 9,5Km (47Km) / 1753ème (-100)

Ils sont tous à mes petits soins, Odile m'apporte mon drop bag. J'en profite pour laisser le GPS dans ce sac, et pour changer de chaussettes tout en remettant un coup de NOK sur les pieds. Je me sens vraiment en forme, mal nul part, aux dires de tous, c'est maintenant que la course va commencer ! J'en profite également pour charger dans mon sac le reste des barres que j'avais préparé, car c'est un gros gros morceau qui s'annonce, avec 17Km à parcourir jusqu'à Massebiau ! Après avoir bu un verre de coca et un potage, j'attrape un biscuit, une pâte de fruit et refait le plein de la poche avec de l'eau, tout en y vidant un sachet de poudre isotonique. Je crois que je suis prêt à repartir ! Jean Luc me prévient que ça monte direct. Effectivement, encore un beau monotrace en balcon qui monte sur le plateau.
La Roque Ste Marguerite, alors que la pluie se remet à tomber

Pause pipi-photo, la pluie recommence. Elle ne me quittera plus jusqu'à l'arrivée. Je rejoins des coureurs dans la montée, alors que nous basculons dans la descente sans passage sur le plateau. La pluie redouble, et l'horizon est complètement bouché. La descente qui arrive s'annonce encore lente. Je ne sais pas si j'aurais été plus vite avec moins de monde, mais une chose est sure, cette partie est très très longue... Le chrono n'avance plus, les jambes sont lourdes. Le moral est bas, mais les différents messages que je reçois me font du bien, alors, je m'accroche au train, essaye de déconnecter, de rentrer dans ma bulle et d'attendre que ça aille mieux... Un traileur avec un petit drapeau breton sur le sac me double, viril mais correct. Il a des fourmis dans les jambes et veut courir, mais c'est impossible ici... Enfin, nous arrivons en bas... Pour remonter aussitôt, encore une fois dans un mini canyon rocailleux. La pluie est vraiment forte, et le rythme toujours aussi lent pour monter sur ses rochers. On croise à deux reprises des traileurs qui redescendent, couverture de survie sur le dos, accompagnés par un bénévole. Au pied de cette montée se trouve un poste de secours, c'est fini pour eux... Ça calme, surtout que je commence moi aussi à avoir froid. Alors, je mange, pour que le carburant ne manque pas. Ça me fait du bien. Je double une traileuse qui n'avance plus. Elle commence à râler, "trop technique", "trop de monde", "ce n'est plus du trail c'est de la rando". Je ne réponds pas, pas besoin de ça en ce moment. Je pense à ma chérie, à des trucs agréables, pas envie de commencer à déblatérer sur la course, pas envie que le morale plonge. Je préfère m'accrocher au breton de devant, pour en finir avec cette montée...
Enfin arrive le plateau (Km 54) ! Ouf... Toujours un peu froid, le breton commence direct à courir, je lui emboîte la foulée. Le chemin est large, sablonneux. Ça fait du bien ! Je marche dans un coup de cul, et perds mon breton. Je le redoublerais plus tard, il me dira "je me suis un peu enflammé après la montée, je souffle un peu". Je cours bien, heureux d'être là, même la pluie ne me gêne plus. On quitte la piste pour un monotrace en forêt. Commence les 2-3 kilomètres où je me suis fait le plus plaisir ! Personne ne me double, je cours vraiment, je remonte un paquet de traileur qui s'écartent du monotrace en m'entendant arriver, le pied ! Une traileuse m'emboîte le pas, on envoie du lourd, je suis sur un nuage. Je commence à avoir mal à un genou, mais c'est gérable, alors je continue. Je me dis que je vais bien le payer à un moment ou un autre, mais j'ai envie de vivre l'instant présent, et l'instant présent, c'est ce super monotrace ! Le parcours redevient plus cassant, et ce n'est plus des traileurs isolés que nous devons doubler, mais des files indiennes. La moyenne retombe, même si je double encore un peu. Puis arrive LA descente vers Massebiau. C'est bouché, c'est froid, c'est brumeux et extrêmement boueux ! Sur une grosse partie, les traileurs avancent au pas, en ce retenant par les buissons. Je vois de nombres belles gamelles, sans gravité, mais impressionnante. 0 accroche sur cette boue. Alors ça râle, mais il faut patienter, attendre notre tour, franchir le passage dangereux avec prudence et faire la queue au suivant... Frustrant, on entend les spectateurs de Massebiau, mais nous sommes bloqués dans la descente. De plus, la barrière horaire se rapproche... Je suis content, je finirais cette course sans être tombé, je pense que c'est un déjà une belle performance... Je recours dès que possible, et me fait doubler par un groupe en chasse, avec la barrière horaire comme objectif. Je les accroche, l'un deux nous gratifiera d'une superbe glissade sur les fesses sur la dernière partie herbeuse de la pente, tout en se relevant dans le même mouvement. Bravo, tout en souplesse ! On arrive au ravitaillement de Massebiau, 18 minutes avant la barrière horaire (alors que j'avais plus d'une heure d'avance sur la précédente et que j'ai bien avancé sur le plateau...). Ouf !

La Roque Ste Marguerite - Massebiau : 3H55 (11H15) / 17Km (64Km) / 1592ème (-161)

Je me fais pointer par une bénévole qui m'annonce un déroutage de la course pour éviter la dernière descente trop dangereuse, même en ayant été équipée de cordes... Moins 2 kilomètres à faire, quelques dizaines de mètres de dénivelés en moins à gravir.  Et surtout l'arrivée prévue dans 4 kilomètres ! J'apprendrais après que des coureurs pour qui il était impossible d'arriver à l'heure à Massebiau ont été arrêtés sur le plateau, avant cette dernière descente. De plus, la barrière horaire à Massebiau a été élargie. Je décide de faire très vite à ce ravitaillement, j'enfourne une bouchée de roquefort que je fais passer avec une gorgée de café (pas de potage ici !) et je suis reparti ! J'essais d'envoyer un sms à Solen, mais entre les gouttes sur l'écran et les doigts trempés, impossible d'écrire quelque chose de compréhensible. Pas envie de l'appeler, juste envie de repartir et d'en finir. Toujours motivé, mais la pluie et le froid commence à gagner du terrain sur le mental, je ne veux pas flancher ici, alors, il faut repartir vite. On emprunte la montée prévue initialement, assez facile car la roche  forme des marches qu'il est assez facile de monter. Ensuite, nous obliquons sur la gauche pour commencer la descente. Sur la droite, le sentier continue de monter, mais barré par une rubalise. C'est par ici que les traileurs précédents ont du passer pour rejoindre la grotte du hibou... Tant pis, ce ne sera pas pour cette année ! Peu de temps après avoir entamé la descente, nous atteignons la route. Je prends mes bâtons à la main et j'allonge. Je suis bien quand je cours, pas froid, pas de crampes, je pourrais continuer encore comme ça, mais la flotte commence à me dégouter. Je rêve de fringues sèches... Je remonte encore pas mal de gens. Se retrouve mélangé des traileurs du parcours initial, et des traileurs déroutés. J'arrive enfin dans Millau, Hyacinthe et Camel sont là et m'encouragent, quel plaisir ! J'y suis ! J'ai un énorme sourire sur le visage, et envie de pleurer en même temps ! Annette monte la garde dans le dernier virage et commence à crier en me voyant, plus pour prévenir Anne pour la photo que pour m'encourager d'ailleurs. Je rigole. Anne me prends en photo, et commence à courir. Moi, peut être plus complètement lucide, comprends qu'elle veut finir avec moi ! Elle me crie de courir moins vite ! Enfin, je comprends qu'elle veut prendre de l'avance pour reprendre une photo !!! 
La première... 

La deuxième, après le petit sprint... :)

Massebiau - Millau : 1H03 (12H18) / 4Km (68Km) / 1546ème (-46)

Je franchis l'arrivée et lâche un gros sanglot. J'essaye de me calmer, laisse bosser le bénévole qui me reprends la puce, et me tends ma médaille et mon t-shirt (vous avez pas fini de le voir porté celui-là !!!). J'appelle Solen dans la foulée, juste pour lui dire que tout va bien, que je suis arrivé, et que pour une fois, je ne devrais pas être malade... Elle comprendra pas tout, entre ma voix bizarre à ce moment et le bruit, et du coup, sais que je suis arrivé mais pas trop dans quel état je suis... Je vais ensuite manger un petit morceau dans la tente ravitaillement, avant d'aller me changer dans la tente repas, où j'ai droit à un super accueil de la part des autres membres du club qui m'ont tous attendu...

Je finis plutôt bien. Je n'ai fait que remonter des places durant toute la course, ce qui est toujours agréable. J'ai subit, comme beaucoup, de nombreux bouchons, mais ils ont le mérite de m'avoir empêchés de m'enflammer, et de m'avoir offert un peu de répit mis à profit pour bien m'alimenter. J'ai le sentiment d'avoir couru partout où c'était possible, et pour ça je suis vraiment content. Les paysages sont vraiment superbes, tout comme les chemins. Le lendemain, beaucoup moins mal qu'après un marathon, je peux même monter et surtout descendre des marches sans trop de difficultés ! En tout cas, c'est une expérience très très enrichissante, qui me donne envie de faire du long, et même du très long ! C'est pour moi mon deuxième gros défi qui vient d'être relevé, après mon premier marathon. Prochain objectif avoué, l'Eco Trail de Paris, en mars. Avant cela, la première boucle de l'Origole le 4 décembre, et peut être l'Ice Trail fin janvier...

Merci d'avoir lu, merci de m'avoir supporter (dans tous les sens du terme)... A bientôt pour de nouvelles aventures !

mercredi 27 octobre 2010

Les Templiers - Ière partie


[Retrouvez toutes les mises à jour sur mon nouveau blog court-toujours.com : CR, tests entraînements... 





Fin de journée, une tasse de thé fumante dans une main, une gaufre de liège dans l'autre. Je crois que c'est le moment idéal pour commencer le CR du weekend passé...

Jeudi 21 Octobre 2010 :
Je passe à la gare de Versailles en rentrant du boulot, normalement pour retirer les billets de train de Solen, mais comme nous nous en doutions, impossible de savoir si le train de nuit qu'elle doit prendre roulera. Ce sera donc un remboursement des billets, le weekend commence bien...
Je rentre rapido à l'appart, c'est que j'ai pas mal de choses à faire : mon sac de sport, mon sac de voyage, de la cuisine...
Je commence par la cuisine ! Au programme un cake salé pour le weekend (ouf, il sera réussit !), un gâteau sport "Fartlek scandinave" et deux types de barres énergétiques "Ultra Trail Alpin et Balle Soleil", de mon livre de recettes "Secrets d'Endurance".

Le cake et le gâteau-sport sont cuits, les deux préparations pour les barres reposent au frais. Il me faudra finir de les préparer demain matin.
Je passe au sac. Il me faut mes affaires de sports (je prends déjà trois fois trop pour une course à 10Km de chez moi pour laquelle je pars 2H avant, alors imaginez pour mon premier ultra pour 3 jours plus tard... Finalement, après moults tergiversations, mon gros sac est bouclé ! Au lit maintenant, parce que demain, les Leleu viennent me chercher à 7H45...

Vendredi 22 Octobre 2010 :
Réveil à 6H. C'est parti, il va falloir assurer et ne pas être à la bourre ! Je cours à droite, à gauche, attrape ici un équipement oublié, là un truc tombé du sac... Enfin, je peux finir de préparer mes futurs ravitos ! Il faut couper et emballer chaque barre. A peine ces opérations entamées qu'Anne me bip : ils partent ! Aïe, ça va être chaud ! Je speed, et finalement, je sors de l'appart à 7H45, chargé comme un mulet ! Ils viennent d'arriver, on charge et hop, direction Bois d'Arcy pour retrouver tout le monde.
Il est 8H10 quand nous partons de Bois d'Arcy, direction Millau ! Le trajet (avec Anne, Philippe et Guillaume) se passe bien. On se retrouve les autres pour pic-niquer, puis on repart.
Arrêt à Millau pour récupérer les dossards et faire un tour au salon du trail. De nombreux exposants sont présents, aussi bien des marques que des organisateurs. Je glisse un bulletin pour tenter de gagner mon dossard  pour l'Eco Trail. Résultat hier : moi rien, mais Laurent fait partie des 5 gagnants ! La choune comme dirait l'autre ! :)
 L'entrée du salon du trail / La ligne de départ, vide, pour le moment...

Après la petite bière qui va bien, nous voilà parti en direction de notre gite, à La Cavalerie. Vite trouvé, vite installé ! La soirée se passera tranquillement après une pasta party des familles !

Samedi 23 Octobre 2010 :
Après une nuit agitée, je suis le dernier à quitter mon lit. Les autres sont déjà au p'tit dèj. Très vite, les coureurs de l'après midi commencent à se préparer, et le gite s'agite frénétiquement... Je vais passer l'après midi dans les Causses à encourager nos coureurs sur le Marathon des Causses, la VO2 Trail et la Templière !


Du coup, je commence moi aussi à préparer mes affaires pour le lendemain. Les vêtements que je porterais, ce que je mets dans mon drop bag, le change pour l'arrivée...
  • Vêtements
Je décide de partir en short, car même si la pluie est annoncée, il ne devrait pas faire froid. En haut, une première couche près du corps sans manche, un t-shirt technique sur lequel j'accroche mon dossard, une paire de manchettes et bien sur ma casquette !
  • Sac
Je glisse mes barres énergies ainsi que quelques pates de fruits dans la poche droite, avec un papier sur lequel sont notés les ravito et les barrières horaires associées. Je pars également avec 4 sachets d'Hydrixir menthe fraiche (un sachet pour un litre, pour une boisson sous-dosée), ma frontale, une mini trousse de secours, gants, bonnets, appareil photo et téléphone ! Sans oublier le petit gri-gri que m'a fabriqué ma chérie...
  • Drop bag
Les copains-suiveurs ont prévu de se répartir dans deux voitures, et doivent être présents sur les 3 premiers ravitos. Ils nous proposent de prendre un sac par coureur, sac qu'ils ameneront avec eux sur le 2ème ou 3ème ravito. J'y mets un t-shirt manches courtes et un maches longues, ma deuxième casquette, une paire de chaussette, reste de mes barres et 2 sachets de poudre énergétique.
Mon p'tit gri-gri qui m'accompagnera toute la journée
Nous partons vers 12H, le marathon commençant à 13H30 (ou 13H15 ???). 6 coureurs, 3 accompagnateurs. Nous laissons les copains sur la ligne de départ, allons nous placer quelques centaines de mètre plus loin, au premier rond-point. La tête de course part très vite, puis nous voyons passer les copains. On crie, on encourage, puis c'est parti direction la voiture pour rejoindre le premier point d'eau (kilomètre 22,7). Deux points d'eau sur le parcours de 40Km, franchement un peu léger, je pense que la plupart des coureurs auraient apprécié un peu de solide à se mettre sous la dent...
Le ravito, plutôt léger / Philippe et Daniel, en position d'attente... :)


Grosse discussion au ravito entre Anne et Philippe

Je ne vais pas raconter toutes les courses des copains. Je vous donnerais le lien du CR d'Anne et Philippe. Dans tous les cas, tous les coureurs du jours peuvent être fier d'eux ! Des chemins vraiment rudes, du dénivelé, tous les ingrédients des Templiers concentrés sur 40Km ! Bon, retour au ravito où j'aide Anne, Kamel puis Valérie lors de leur passage au ravitaillement. C'est marrant d'être de ce coté de la rubalise ! Pour Anne et Kamel, facile, je connais les sacs et les poches à eau. Pour Valérie, c'est autre chose ! Impossible de trouver la poche, puis impossible de l'ouvrir (un système de glissière et pas de bouchon classique...) ! On peut dire que je n'aurais pas été très performant sur ce coup là, même si on était pas à 2 minutes près ! Marie Claire et Jean Luc arrivent ensembles, puis Annette ferme la marche ! A ce moment là, les jambes commencent à être lourdes. Un aller-retour à la voiture, histoire de se dégourdir les jambes, et nous revoilà au ravitaillement pour voir passer Sandra, Lætitia et Anne qui sont sur la VO2Max (18Km). Après leur passage, direction l'arrivée pour voir passer tout ce beau monde, puis retour au gite !
Au menu, pâtes, soupe, gâteau aux amandes et petite tisane, pour parfaire l'hydratation ! Puis direction le lit vers 22H30, car demain, le reveil est prévu à 4H...

Fin de la partie 1... Rendez-vous pour la partie 2, qui commence dimanche 24 octobre à 4H...

Quelques photos en rab...
Manu roi du gâteau sport, et Laurent
                  
Philippe, respo sandwich pour les suiveurs, et Anne, prête à en découdre !

Les Causses noires, c'est ici, et une bien belle brochette de futurs finishers (Guillaume, Jean-Pierre et Pascal)

Comment il fait le premier si il a des crampes pour monter là dessus ??? Les marathoniens dans le sas de départ.

Si si, c'est un chemin... Anne au ravito.